Au fur et à mesure que les jours passaient, on a commencé à se dire, et si on partait vraiment? Qu'est-ce qui nous empêcherait de partir? Puis le jour suivant on se disait que non, on était bien en Suisse et qu'on ne voudrait pas s'en aller. Mais l'idée continuait de grandir en nous. A ce moment-là, on ne parlait de rien aux enfants, étant dans des discussions très hypothétiques, pas besoin de les inclure pour le moment. On a commencer à se poser la question de ce qui pourrait nous retenir ici dans le Chablais. Bien sûr c'est notre famille qui nous manquerait le plus, suivi de nos amis et de notre église. Une chose a bien évolué depuis notre séjour en Australie, c'est les moyens de communication. Lorsque nous étions partis en 2003, les smartphones n'étaient pas encore répandus et les prix des liaisons téléphoniques étaient exorbitants. MSN était à la mode et nous essayions de trouver un créneau dans le décalage horaire pour chatter sur l'ordinateur. Les lettres papiers mettaient bien trois semaines à arriver, rendant les conversations bien irréelles.
Aujourd'hui, on se dit qu'avec tout ce qui existe, la planète s'est "rétrécie" et qu'on pourra se téléphoner, s'appeler en visio, s'écrire facilement. Bien entendu que tout cela demandera un effort permanent pour garder ce contact et on se dit que c'est ce à quoi on aspire, garder les liens avec les personnes qui nous sont chères chez nous. On a aussi en tête qu'on aimerait pas tout plaquer ici, mais on s'imagine rentrer en Suisse après quelques années et retrouver tous ceux qui nous sont chers. Donc c'est faisable de garder le contact, mais qu'en est-il d'aider physiquement nos proches? Une question qui nous taraude en particulier, qui concerne les parents de Claudio. En effet, des trois fils qu'ils ont, nous sommes les seuls qui sommes proches géographiquement. Un vit à Zürich et l'autre à Lausanne. On remet ce sujet dans la prière, et notre Dieu sait comment gérer s'il nous veut en Californie.
Autour de Noël, qu'on n'a pas pu fêter normalement dû aux normes Covid, et nous faisons un visio avec Jon et Sandrine. Ils sont tout excités car ils ont une nouvelles à nous annoncer. Bien sûr on s'est tous imaginé qu'ils attendaient un bébé mais Jonathan nous a vite dit que ce n'était pas le sujet de leur annonce. Ils nous expliquent qu'ils en ont assez de vivre à Zürich et qu'ils vont déménager autour de juin 2021 à Aigle et faire les trajets une fois par semaine pour leurs travails à l'autre bout de la Suisse. Quelle nouvelle en effet! C'est un grand changement pour eux et cela veut dire beaucoup pour nous! C'est un poids qui s'enlève de notre poitrine, d'un coup! On se regarde avec Claudio et on se dit tout de suite, voilà une sacrée réponse pour nous! Quel soulagement de se dire que mes beaux-parents pourront compter sur la présence de leur dernier fils, et tout proche de chez eux!
En même temps, la période de Noël a ralenti les tractations d'engagement avec Apple, et nous sommes au point mort. On attend la reprise des activités. On profite pour mettre de côté ces discussions lassantes de savoir est-ce que Claudio va se faire engager? Est-ce qu'on devra déménager?
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